L’hépatite virale – de types A, B, C, D et E – est une cause majeure d’infection hépatique aiguë. Dans ce groupe, seules les hépatites B, C et D peuvent entraîner des infections chroniques qui accroissent considérablement le risque de cirrhose, d’insuffisance hépatique ou de cancer du foie. Or, la plupart des personnes atteintes d’hépatite ignorent qu’elles le sont. Les types B, C et D touchent plus de 300 millions de personnes dans le monde et causent plus de 1,3 million de décès chaque année, principalement à la suite d’une cirrhose du foie ou d’un cancer.
L’hépatite D désormais classée comme cancérogène
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) vient de classer l’hépatite D comme cancérogène pour l’être humain, au même titre que les hépatites B et C. L’hépatite D est associée à un risque de cancer du foie deux à six fois plus élevé que pour la seule hépatite B. Cette reclassification marque une étape cruciale dans les efforts mondiaux de sensibilisation, d’amélioration du dépistage et d’élargissement de l’accès à de nouveaux traitements contre l’hépatite D.
Ainsi, en 2025, 123 pays ont fait état de plans d’action nationaux contre l’hépatite, contre 59 auparavant. Toujours en 2025, 129 pays avaient adopté des politiques de dépistage de l’hépatite B chez les femmes enceintes, alors qu’ils n’étaient que 106 en 2024. Quelque 147 pays ont mis en place la vaccination contre l’hépatite B à la naissance, contre 138 en 2022. Toutefois la couverture des tests et des traitements reste extrêmement faible, et, en 2022, seules 13% des personnes atteintes d’hépatite B et 36% des personnes atteintes d’hépatite C avaient été diagnostiquées. Les taux de traitement étaient encore plus faibles – 3% pour l’hépatite B et 20% pour l’hépatite C – bien en deçà des objectifs de 2025 qui prévoyaient 60% de cas diagnostiqués et 50% traités.
L’enjeu, à l’avenir, sera d’étendre largement la couverture de la prévention, du dépistage et du traitement. En atteignant les objectifs fixés par l’OMS pour 2030, il serait possible de sauver 2,8 millions de vies et de prévenir 9,8 millions de nouvelles infections. Face à la baisse du soutien des donateurs, les pays doivent donner la priorité aux investissements nationaux, l’intégration des services, la qualité des données, l’accessibilité financière des médicaments et la lutte contre la stigmatisation.