La consommation d'antifongiques est-elle un indicateur approprié pour le suivi du risque aspergillaire ?

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Résumé

L'aspergillose invasive nosocomiale (AIN) est la principale cause de décès d'origine infectieuse dans les services d'hématologie et de greffe de moelle osseuse. Elle est soumise à déclaration obligatoire mais son incidence est vraisemblablement sous-estimée par cet outil. En 2002, au centre hospitalier universitaire de Rouen, a été créée une cellule aspergillose,instance interdisciplinaire qui organise la surveillance des travaux intra-hospitaliers et la mise en place de mesures de prévention environnementales. L'objectif de notre étude a été d'évaluer l'efficacité de ces mesures au moyen d'un indicateur indirect, reflet de l'incidence des cas d'AIN : la consommation des antifongiques. À partir des prescriptions nominatives, nous avons étudié les dossiers médicaux de 192 patients afin de repérer le nombre de cas d'AIN en réanimation médicale adulte (RMA) et en hémato-oncologie pédiatrique (HOP) entre 2002 et 2006. L'incidence des cas a été mise en parallèle avec les différentes périodes de travaux de niveau de risque 5 pendant ces cinq années. Le risque relatif d'apparition de la maladie a été calculé. En HOP, 35 cas ont été diagnostiqués sur 99 dossiers médicaux étudiés et en RMA, 19 cas sur 93 dossiers étudiés. Le suivi de l'incidence de l'AIN dans les deux services confrontés aux périodes de travaux de risque 5 ne montre pas d'augmentation du nombre de cas pendant les travaux. Le risque relatif calculé confirme ce résultat. Cette étude montre l'importance de la coordination des acteurs au sein d'une cellule interdisciplinaire pour la prévention de l'AIN. De plus, le suivi de la consommation des antifongiques est un indicateur indirect intéressant (car a priori exhaustif) du suivi de l'AIN qui permet donc d'en surveiller l'incidence.

Mots clés: Prévention des infections
Keywords: Infection prevention

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