Hémopathies et grossesse : l’importance de la prévention des infections

L’incidence des hémopathies malignes au cours de la grossesse varie de 4,0 à 15,8 cas pour 100 000 grossesses, les lymphomes de Hodgkin, les leucémies aiguës et les lymphomes B agressifs non hodgkiniens constituant les sous-types les plus fréquents. Bien que les taux de survie soient similaires à ceux observés chez les patientes non enceintes présentant des profils pathologiques comparables, les femmes enceintes sont exposées à des risques plus élevés de morbidité maternelle, ainsi qu’à des complications obstétricales et néonatales défavorables. Leur prise en charge nécessite donc une approche soigneusement équilibrée qui minimise les risques obstétricaux tout en assurant un contrôle oncologique efficace. Les adaptations physiologiques de la grossesse peuvent masquer la présentation clinique du sepsis, moduler l’évolution des infections et, par l’altération de la pharmacocinétique, compliquer l’antibiothérapie. Les données de sécurité concernant les antimicrobiens sont limitées et les préoccupations relatives à la tératogénicité contraignent davantage les décisions thérapeutiques. Par conséquent, la prise en charge des infections chez la femme enceinte nécessite des approches adaptées pour le diagnostic, l’antibiothérapie et la surveillance fœtale. Cette revue résume les modifications physiologiques influençant le risque infectieux et l’efficacité thérapeutique chez les femmes enceintes atteintes d’hémopathies malignes ; elle expose les défis majeurs en matière de prévention et de prise en charge et identifie les lacunes cruciales dans les connaissances pour orienter la pratique et la recherche dans cette interaction complexe.

Gaultier S, Tazi A, Charre C, et al.

Prevention and management of infectious diseases in pregnant women with haematological malignancies. Lancet Haematol. 2025:S2352-3026(25)00165-6. Doi : 10.1016/S2352-3026(25)00165-6. Online ahead of print.